La naissance Lapérouse
L’adresse devient officiellement « Lapérouse », rendant hommage à son propriétaire mais aussi au grand navigateur Jean-François Laperouse. A la même époque, Escoffier prend la tête en cuisine. S’en suit l’âge d’or Lapérouse. Le « roi des cuisiniers » et « cuisinier des rois » ambitionne d’installer Lapérouse parmi les meilleures tables françaises. Lapérouse continue d’être un haut lieu parisien en s’ouvrant davantage aux notables, personnalités politiques et hommes d’affaires établis. On s’y croise, on s’y hèle, on s’y cache surtout !
Les petits salons privés deviennent l’antre des amours des sénateurs et des cocottes, qui miroir à l’appui, éraflent et vérifient la validité des diamants reçus. Lapérouse devient le restaurant où il fait bon s’encanailler à l’abri des regards et être vu. Parmi ses célèbres « cocottes », Caroline Otero et Liane de Pougy, qui, au fil de leurs ébats, écrivent à la Belle Epoque la légende érotique de la capitale. On raconte aussi que les sénateurs y rejoignaient leurs galantes par un souterrain secret…
Les années passent – le Second Empire, la Commune, la Troisième République, l’Occupation… – les illustres aussi, les salons demeurent. Eugène Delacroix, Hector Berlioz, Sarah Bernhardt, Orson Welles, Wallis Simpson, François Mitterrand… On dit que Serge Gainsbourg y rencontra Jane Birkin, on dit tant et si peu… car les petits salons se font forts de taire leurs secrets. Lapérouse devient aussi un terrain d’expression des artistes. Offenbach vient y chercher matière à ses musiques parisiennes, Colette y écrivit « Chatte », Balzac s’en inspire pour son roman-feuilleton La Maison Nucigen en 1837, Woody Allen choisit l’adresse pour son film « Midnight in Paris »… Lapérouse (r)éveille l’inspiration.
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